La
Vie à Bord 2 :
Les
Vêtements
:
Le pirate est
en marge de la société. Ses vêtements expriment un mépris des autorités,
un sentiment de révolte. On aime porter des pièces de vêtements volés
à des bourgeois, des officiers, et autres ennemis détestés. Le flibustier
recherche également des vêtements fonctionnels.
Tête couverte
d'un foulard : l'artillerie oblige les pirates à la prudence.
Les boulets n'explosent pas, mais un impact projette des éclats de bois
en tout sens.
Les pirates se protègent de ces éclats en s'entourant la tête de chiffons.
Pour la même raison, on préfère des vêtements amples et jamais ajustés
au corps. Bartholomew Roberts : un homme grand, brun et de figure avenante.
Il portait une jaquette et une culotte de riche damas, un chapeau orné
d'une plume rouge, une chaîne d'or à son cou et une grande croix de diamant.
Les deux pistolets dont il ne se séparait pas étaient assurés par un baudrier
de soie. Johon Pro (pirate hollandais): il ne portait ni bas ni souliers,
mais sa veste courte était ornée de boutons d'argent et de toutes sortes
de joyaux. Jack Rackam est devenu célèbre grâce à son mariage avec Anne
Bonny et à sa passion pour les vêtements de couleurs vives en coton (les
calicots). De Soto (début XIXe siècle) : il dépensait beaucoup d'argent
pour ses vêtements. Il portait un chapeau blanc du meilleur goût anglais,
des bas de soie, une culotte blanche et un habit bleu.
Ses moustaches étaient fournies et touffues; ses cheveux, qu'il avait
très noirs, abondants, longs et naturellement bouclés, lui donnaient l'air
d'un prédicateur anglais. Edward Teach, dit Blackbeard (début XVIIIe siècle)
: Il portait une barbe sombre qui lui montait jusqu'aux yeux et lui recouvrait
même la poitrine. Cette barbe était finement travaillée.
Il l'organisait en petites tresses qu'il accrochait autour de ses oreilles.
Au combat, il se harnachait d'une écharpe qu'il passait sur ses épaules
et qui contenait 3 paires de pistolets. À son chapeau, il fixait deux
mèches allumées qui flottaient autour de son visage, dégageant une fumée
noire qui accentuait son aspect terrifiant.
Les
Distractions
:
Les flibustiers traversent de longues périodes d'inactivité. Embusqués
dans une crique ou croisant le long des routes maritimes, il leur faut
attendre l'arrivée d'une proie.
Voici quelques loisirs dont ils sont grands amateurs.
Jouer aux dés, aux cartes, tirer du canon s'il y a assez de munitions,
lire la bible ou les livres de prières, jouer de la musique. Les spécialistes
les plus populaires à bord sont les membres de l'orchestre.
Ce sont des membres de l'équipage ou des musicien enrôlés de force après
une prise.
Les pirates sont enchantés d'avoir un orchestre à leur bord. Ils demandent
sans cesse qu'on leur joue une gigue ou une matelote. Et ils dansent.
Aussi, l'orchestre interprète des sérénades pendant les repas pris en
commun.
Jeu de la pantomime avec pour thème la parodie d'un jugement.
Chaque membre de l'équipage tient un rôle : juge, avocat, jurés, geôlier,
condamné.
On cite même un flibustier qui aurait écrit une pièce de théâtre sur ce
thème et qui l'a montée à bord.
Flibustiers et pirates se moquent ainsi du jugement et de l'exécution
qui les attendent peut-être au bout de leur carrière. Vaut mieux en rire
qu'en pleurer. Voici un exemple de l'humour que des témoins disent avoir
entendu de la part des flibustiers.
Encore une fois,
une révolte gronde sous la rigolade.
«Ecoute, toi
le coquin. Tu vas expier pour trois raisons : Premièrement, parce qu'il
n'est pas convenable que je siège ici comme juge et que personne ne soit
pendu.
Deuxièmement, tu seras pendu parce que tu as une tête diablement patibulaire.
Troisièmement, tu seras pendu parce que j'ai faim, et si tu ne le savais
pas, laisse moi t'apprendre qu'à chaque fois que le dîner d'un juge est
prêt avant que le procès soit fini, l'accusé est pendu, cela va de soi.
C'est ce que veux la loi!».
Châtiments
et Punitions
:
L'abandon sur une île déserte. Cela s'appelait «maronner» quelqu'un.
Dans l'île au trésor de Stevenson un des personnages principaux est justement
un pirate «maronné». La coutume voulait qu'on laisse au «maronné» un couteau,
un pistolet avec quelques balles et un peu de poudre.
Rien à boire et rien à manger.
Le plus souvent le condamné mourrait d'une insolation parce qu'on lui
choisissait pour île un simple banc de sable au milieu de l'océan.
Si le crime était plus grave, il arrivait qu'on coupe le nez et les oreilles
au condamné avant de l'abandonner. Meurtre entre flibustiers: on attache
l'assassin à sa victime et on jette les deux par-dessus bord.
Peloton d'exécution : on permet aux condamnés de choisir les hommes qui
composeraient le peloton.
Les flibustiers considéraient ce geste comme très généreux puisque celui
qui allait mourir pouvait choisir de mourir par la main d'un ami qui ne
le ferait pas souffrir... ou de défier son pire ennemi en le choisissant
pour lui montrer qu'on ne craint pas de mourir. Les condamnés sont attachés
au mât. Il y a aussi le passage à la planche, soit de jeter les condamnés
à la mer.
C'est probablement une légende.
Il n'y a aucune preuve que les pirates aient utilisé cette technique...
Cela semble cruel mais ce n'est rien en comparaison aux châtiments infligés
dans la marine «régulière». Pour un simple morceau de pain volé, un marin
pouvait être condamné à la «grande cale».
C'est-à-dire qu'on attachait le malheureux par les pieds et les mains
avant de le jeter devant le navire en marche retenu par de longs câbles
que deux équipes de bourreaux tiraient de chaque côté de la coque. Le
bateau lui passait dessus et la tension sur les câbles empêchait qu'il
remonte l'obligeant à passer sous le navire sur tout son long, s'arrachant
la peau sur les coquillages collés à la coque.
Le condamné finissait écartelé et, à la fin, il ne restait qu'un bras
ou une jambe au bout des câbles, le reste allant droit dans le ventre
des requins!
Exemple de Code de conduite sur un Navire Pirate Chacun doit obeir aux
ordres Chacun a droit à sa part de boisson et d'aliments frais pris à
l'adversaire Le butin se partage comme suit: une part à chaque matelot,
le capitaine prend deux parts, le charpentier, le médecin, le second et
les maîtres d'équipage ont droit à une part et demi Personne ne pourra
quitter la flibuste avant que chaque membre d'équipage n'ait amassé la
somme de 1000 livres.
Quiconque sera surpris en train de voler un autre membre d'équipage aura
les oreilles et le nez fendu avant d'être maronné.
Quiconque aura ammené une femme à bord risque la peine de Mort Les musiciens
ont droit à un jour de repos de plus par semaine Chacun peut voter lors
des décisions importantes
Quiconque frappe un membre de l'équipage encourt le châtiment de 40 coups
de fouet sur le dos nu Quiconque garde un secret ou tente de déserter
sera maronné avec pour seul aide un flacon de poudre, un pistolet, quelques
balles, un baril de rhum et un baril d'eau.
Pour chaque perte de membre ou blessure grave, une compensation sera attribuée
Tous les jeux d'argent sont toléres à nbord tant qu'aucune bagarre ne
se déclenche.
Si une bagarre survient, touts les participants sont punis sans distinction.
Quiconque fait preuve de paresse ou néglige de nettoyer ses armes est
privé de sa part lors du prochain butin.
Les
Prises :
Les pirates
sont des bandits de haute mer, ils ont toujours barré la route aux riches
navires sans défenses.
Les plus célébres histoires de pirates relatent souvent l'existence de
trésors fabuleux, mais les pirates s'attaquent avant tout aux objets de
valeur, qu'il s'agisse d'or en barre, de barils de poivre, de canelle,
ballots de coton, ou plus simplement des vivres et des médicaments.
Les pirates ne dégaignaient pas les esclaves et certaines prises étaient
essentiellment constituée d'hommes, de femmes et parfois de mousses, que
les pirates utilisaient comme serviteurs.
Les
Repaires :
Les repaires de flibustiers se comptent par dizaines! Beaucoup de capitaines
ont leur refuge personnel favori. Monbars à St-Barthélémy pendant quelques
temps.
De Graaf à Port-de-Paix dans le nord de Haïti et juste en face de l'île
de la Tortue. Les gouverneurs de nombreuses petites îles accueuillent
avec plaisir les flibustiers.
Pour commencer, les flibustiers leur remettent une part du butin.
Ensuite, les pays pour lesquels ils gouvernent leur île ne leur envoie
presque rien pour la défendre.
La présence de bon nombre de flibustiers est leur meilleure protection
contre une attaque. En plus de ces repaires, les flibustiers ont des lieux
de rassemblement.
L'île à Vache au sud de Haïti d'où part de très grandes expéditions.
Les archipel de San Blas ou de Boca del Toro où il est facile de se cacher
parmi des centaines d'îles. Les lieux de rassemblement sont choisis parce
qu'on y trouve de la nourriture en abondance et qu'on peut y réparer les
navires. Mais les vrais grands repaires de forbans sont au nombre de trois.
Kingston, l'actuelle capitale de la Jamaïque appelée à l'époque Port-Royal.
C'est le plus immense ramassis de crapules, de forbans, d'égorgeurs qui
eut jamais existé. Presque tous les flibustiers importants y ont séjourné
au moins pendant quelque temps. Certains comme Morgan y ont fini leurs
jours riches et puissants.
D'autres comme Rock Brasiliano y ont terminés leurs vies ruinés et mendiants
dans les rues. Nassau, aujourd'hui lieu de vacances priviliégié des gens
riches, est après 1700 la capitale des pirates des Antilles.
Les plaisirs et la débauche y sont tels, raconte-t-on, qu'en mourant un
pirate ne souhaite pas aller au ciel, mais retourner à Nassau! Mais le
premier grand repaire fut l'île de la Tortue, ou Tortuga.
C'est une petite île escarpée de 300 km2 située au nord d'Hispaniola (aujourd'hui
Haïti) dont elle séparée par un bras de mer large d'une dizaine de kilomètres.
Elle doit son nom à une montagne dont la forme ressemble de loin à une
tortue au repos. La Tortue fascine parce qu'aujourd'hui cet endroit n'a
plus aucune importance.
Alors que pendant 50 ans, La Tortue a été le centre de la flibusterie.
Et quand on dit repaires, il ne faut pas imaginer des endroits de tout
repos. Pour commencer, les habitants sont grouillants et bagarreurs.
Pire encore, les Espagnols et d'autres font de leur mieux pour chasser
les flibustiers.
Les
tortures :
Nombre de pirates, pour se faire respecter, et aussi et surtout pour conserver
leur notoriété absolue étaient capable de cruauté incroyable et exerçaient
des châtiments sadiques.
Les témoignages de marins, obligés de manger des blattes, d'avaler leur
sang après qu'on leur ait cassé des dents, n'étaient pas rares. Sans compter
certains châtiments plus terribles ou les chances de survivre étaient
minces :
La victime était allongée dans la grande cale, attachée à chaque extrémité
de ses membres par des cordes tendues de manière à ce qu'elle décolle
du plancher. 4 pirates, planche de bois à la main, ne frappaient pas la
victime, mais pire encore, frappaient violemment les cordes tendues.
Les vibrations parcouraient tout le corps du torturé provoquant des micro-hémorragies
internes.
Le coupable, attaché à l'extrémité de la grande vergue était laissé tombé
brutalement dans l'eau.
La bouline ou l'homme devait passer entre une double haie de matelots
qui le frappaient avec un morceau de filin. bouline : manoeuvre amarrée
à une voile, pour lui faire prendre le vent le mieux possible.
Des victimes étaient abandonnées sur une ile déserte... c'est bien connu.
Mais ce que beaucoup de gens ignorent, c'est que les pirates avaient pris
le soin auparavant de leur mutiler le nez et les oreilles.
Le prisonnier, attaché au cabestan, se faisait lyncher à coup de tessons
de bouteilles.
Des insectes étaient ensuite déposés sur ses plaies...
Les lèvres cousues avec une aiguille à voile. Navire brûlé avec les hommes
enchaînés à bord. Le capitaine ayant les 4 membres tranchés.
Quand il s'ennuie, Barbenoire tire dans le noir sur ses marins pour observer
l'impact de ses balles sur leur peau.
Il se justifie de cette phrase : " Si je n'en tuais pas un de temps en
temps, ils finiraient par ne plus savoir qui ils sont.
" Edward Low, en 1723, fait courir ses prisonniers sur le pont de manière
que l'équipage ait le plaisir de les larder de coups de couteau.
On prétendit qu'il avait un jour découpé les lèvres d'un prisonnier pour
les faire cuire devant lui, et coupé les oreilles d'un autre pour les
lui faire manger à la croque au sel.
Rock Braziliano, bestial ivrogne, avait poussé l'horreur jusqu'à faire
griller à la broche deux fermiers qui avaient refusé de lui céder leur
bétail.
Francis L'Olonnois, le plus cruel entre tous, savait que ses prisonniers
préféraient se donner la mort plutôt que de passer entre ses mains pour
l'interrogatoire. Il avait pour habitude de tailler en pièces et d'arracher
la langue aux personnes qui n'avouaient rien sous la torture.
On l'a vu arracher
le coeur d'un prisonnier pour le faire manger cru par un autre...
|