Le Capybara

V E N E Z U E L A
Le Capybara des Llanos
L’immensité des plaines, l’horizon à perte de vue. Un monde, source de vie et d’abondance, où le vert domine à la saison des pluies, mais qui devient impitoyablement aride en été, lorsque la quête de nourriture devient l’enjeu de la survie.
	Les Llanos, grandes plaines du Vénézuela, vastes prairies parsemées de bosquets et palmiers sont une terre de contraste. Au fil des jours, la nature poursuit inlassablement son cycle et, tel un artiste désireux de changer les couleurs de son tableau, elle transforme peu à peu ses paysages. Ici, l’homme n’a pas encore tout souillé et, s’il existe encore une vague idée du jardin d’Eden, c’est peut-être dans les Llanos que l’on peut se l’imaginer.
Soudain, au milieu de nulle part, surgit un capybara, puis deux, puis toute une famille. L’air nonchalant, le capybara semble tout droit sorti d’un dessin animé, avec sa grosse tête rectangulaire aux yeux doux et au museau aplati. Considéré comme le plus gros rongeur au monde, le capybara, appelé également cabiai ou chigüire par les autochtones, mesure 50 cm de haut et environ un mètre de long, pour un poids qui peut atteindre les 50 kilos.
	Avec ses petits yeux noirs, placés assez haut sur la tête, ses petites oreilles et son air bon enfant, le capybara n’inspire que sympathie. Son pelage brun aux reflets roux n’est pas très dru et paraît rugueux au toucher. Totalement inoffensif, il se nourrit principalement de plantes aquatiques et d’écorces d’arbustes. Comme tous rongeurs, il est doté d’incisives impressionnantes en continuelle croissance.
Ses pattes avant sont légèrement plus courtes que ses pattes arrières avec un doigt supplémentaire. C’est un animal semi-aquatique doté de pieds palmés, ce qui lui confère une aisance sans égal lorsqu’il se déplace dans l’eau. Il court très vite mais se dirige toujours vers l’eau lorsque survient un danger. Excellent nageur et plongeur, il est capable de rester plusieurs minutes sous l’eau et parcourir ainsi des distances considérables. En cas d’alerte, il plonge, le corps complètement immergé. Seules ses narines sortent de l’eau, bien souvent dissimulées parmi les plantes aquatiques.
	Le capybara vit en petit groupe, avec un mâle dominant, une ou plusieurs femelles, de jeunes individus ainsi que des mâles soumis. On trouve une forte concentration de capybaras à la saison sèche, lorsque les points d’eau deviennent rares et très prisés de chacun. Il s’accouple dans l’eau juste avant la saison des pluies. Sa période de gestation est d’environ 150 jours. Il naît 2 à 8 petits par portée, qui sont sevrés au bout de 16 semaines. A 18 mois, l’âge adulte est atteint et le jeune capybara est à son tour en âge de se reproduire. Sa longévité, qui à l’origine était de 12 ans, se voit considérablement réduite du fait de la chasse.
En effet, sa chair est très prisée par l’homme. Bien que diurne, il a appris à se méfier de l’homme et ne sort principalement qu’au crépuscule et à l’aube. De plus, il est la proie de prédateurs, tels que le crocodile ou le jaguar. Cependant, il n’est pas rare de le voir se prélasser à proximité d’un crocodile sur une berge ensoleillée. En effet, le crocodile ne l’attaquera jamais sur la terre ferme. Par contre, dans l’eau, le crocodile se montrera intraitable envers le rongeur. Le capybara devra alors faire preuve d’une grande dextérité, afin d’échapper aux mâchoires d’acier du crocodile. On observe parfois un capybara à qui il manque une patte, car, trop jeune, malade ou tout simplement inattentif, il s’est fait attaquer par cet impitoyable reptile. Une fois blessé, les chances de survie du capybara s’affaiblissent. Très vite, il sera à nouveau la proie d’un autre prédateur. Quant au jaguar, il est son ennemi terrestre. S’il est poursuivi par le félin, et s’il ne parvient pas à se réfugier dans l’eau, il devient presque inévitablement une proie facile.
	Le capybara aime flâner au milieu des jacinthes d’eau. Parfois, on peut le surprendre en compagnie d’oiseaux, qui n’hésitent pas à se percher sur son dos et se laissent traîner tranquillement sur quelques mètres. Il n’est pas agressif et préfère la fuite au combat. Il communique avec des sifflements, grognements et petits cris aigus et un " aboiement " qui ressemble à celui du chien.
Quelques individus vivent en Amérique du Sud, à l’Est de la Cordillère des Andes. Malheureusement, le capybara est en voie d’extinction et on ne le trouve pratiquement plus en liberté, à l’exception des grandes plaines du Vénézuela, où il est le plus répandu. (E:vertébré, C:mammifère, O:rongeur, SO:hystricomorphe, F:hydrochoeridé, G:hydrochoerus, E:hydrochaeris).
	Reportage réalisé en collaboration avec la société " Tucaya " spécialiste des excursions vénézuéliennes. Caracas : info@tucaya.com Paris : TUCAYAPARIS@compuserve.com
Films-Développements-Tirages Professionnels Fuji-film Velvia 50, Provia 100-400-1600 asa.

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